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Est-il vraiment besoin de préciser que, le matin au réveil, personne ne peut glisser d’un filtre Sierra à Reyes, ajuster la luminosité, encadrer sa figure puis partir bosser ainsi ? Il semble que la pente déviante initiée par la publicité et photoshop soit désormais suivie par encore plus de monde, du moment qu’on dispose d’Instagram, Snapchat ou Pinterest.

Pourquoi je râle ? D’un côté des personnes dénoncent l’irréalité des images qui nous bombardent tous les jours dans la publicité, les magazines, le cinéma, etc. et tout le monde est d’accord. Esther Honig a fait figure de pionnière avec son dossier Avant/après, pour lequel elle avait demandé à des photoshopeurs du monde entier de « la rendre belle ». La beauté s’en était révélée très diverse selon les pays, les points de vue, la culture. D’autres exemples ont suivi, pour les hommes, pour les différentes communautés, des images de femme parfaite conçues à partir de pizza, etc.

De l’autre côté, on rentre tous dans le panneau de la représentation à outrance avec ces nouveaux médias. Non seulement on prend tout en photo, mais on cherche toujours à embellir, à obtenir un rendu parfait par la disposition des éléments, l’utilisation de filtres, etc. On joue le jeu qu’on dénonce, on marche sur la tête ! On se moque de ce comportement et à la moindre occasion on fonce le nez dans le guidon, faisant fi des notions d’image de soi, de frustration et de mal-être que cela véhicule autour de nous.

Pourtant, c’est simple, la beauté est là, sans fard. La mettre en valeur est aussi simple : on entretient son corps, on hydrate sa peau, éventuellement on fait appel à une conseillère en image pour définir son style de tous les jours, et puis on vit, sans se soucier de montrer aux autres à quel point on vit mieux qu’eux.