Prendre conscience du harcèlement de rue

« Hé Mademoiselle je veux pas vous paraitre impoli mais… c’est combien ? » Qui n’a pas déjà entendu ce genre de phrases en se baladant tranquillement dans la rue ? Et encore, celle-ci est plutôt soft comparée au lot d’insultes qui peuvent être recensées (comme le fait avec humour le désormais célèbre Tumblr Paye Ta Shnek). Courant donc, mais pas normal et c’est ce que veulent aujourd’hui dénoncer certaines femmes.

J’ai récemment visionné le film qui m’a enfin fait prendre conscience des abus dont on peut être victime tous les jours dans la rue. Il s’agit du court métrage « Femme de la rue » réalisé par une étudiante bruxelloise répondant au nom de Sofie Peeters. Dans son film, Sofie traverse les rues de Bruxelles dans sa tenue de tous les jours et l’on voit à quel point elle est la cible de réflexions. Insultes, propositions indécentes, gestes… Des choses qu’en tant que fille on a un peu l’impression de côtoyer tous les jours et qui deviennent pesantes.

Premier questionnement : Est-ce notre faute ? La jupe est peut-être un peu courte… On en vient à changer nos habitudes vestimentaires mais rien n’y fait, le harcèlement est toujours présent. Car oui on peut carrément parler de harcèlement. Certains mecs trouveront toujours à redire en parlant de drague maladroite, voire de compliments. Mais on n’en veut pas de leur pseudo drague qui met si mal à l’aise ! Stop à ce machisme de rue omniprésent ! Comme moi, de nombreuses journalistes expriment depuis quelques années un ras le bol grandissant, multipliant les articles et les reportages.

Une adaptation du court métrage de Sofie Peeters a été réalisée par France 2 dans les rues de Paris pour le magazine Envoyé Spécial. Elle met en avant l’aggravation de ces comportements dans le métro où des attouchements sont quotidiennement commis (on connait désormais bien le phénomène des frotteurs). La bloggeuse et dessinatrice Diglee en a même fait une sorte de BD qui en parle brillamment, Stop Harcèlement de rue. Toutes ses femmes partent du principe qu’il ne faut pas laisser ce comportement devenir une banalité et qu’il faut se battre pour faire évoluer les mentalités. Et elles ont bien raison ! Pourquoi faudrait-il renoncer au short pour éviter tout harcèlement ? Nous n’avons pas à nous cacher ! Continuons de nous habiller comme bon nous semble, à dévaliser notre boutique de lingerie sexy préférée, de porter des tenues légères, des collants fantaisie, des body et des mini mini jupons !