L’activisme selon les Femen

Elles se définissent elle-même comme des « sextrémistes », c’est-à-dire des extrémistes du féminisme. Qui sont réellement les Femen, ces combattantes aux seins nus ? Pour Sexy Tout Court, j’ai voulu en savoir plus.

Originairement uniquement ukrainien, le mouvement Femen fut créé en 2008 par trois étudiantes : Anna Hutsol, Oksana Chatchko et Alexandra Chevchtchenko. Au départ il s’agissait de protester contre l’absence de personnalité féminine dans le gouvernement ukrainien et le sexisme affiché des hommes politiques de ce pays. Le mouvement s’est ensuite étendu à plusieurs autres causes toujours en relation avec les droits des femmes. L’Ukraine souffre en effet d’une forte prostitution qui participe d’une vision dégradante de la femme. Attirant de plus en plus de membres et multipliant les manifestations les Femen gagnent en influencent et le mouvement se diffuse rapidement à travers le monde. Une antenne française apparait vers 2011 et se montre immédiatement active. Aujourd’hui elles luttent autant pour l’émancipation féminine que contre les partis « fascistes » et la religion qui « ne peut cohabiter avec le féminisme ».

Leurs revendications se diversifient donc mais leur façon d’agir reste la même, fidèle à leur slogan : « va, déshabille toi et gagne » ou « nudité, lutte, liberté » en France. En effet, la majorité des actions Femen s’effectuent seins nus. Selon leurs mots, elles veulent lutter de façon « créative, courageuse, humoristique et sans hésiter à choquer ». Les premières militantes ukrainiennes justifient leur nudité en affirmant qu’elles ne seraient pas écoutées une fois habillées. Et ce sont ce genre de propos qui tendent à les discréditer de plus en plus. Les Femen ne sont en effet pas appréciés par tous. Évidemment, ceux contre qui elles luttent tentent de les faire taire voire disparaitre (deux d’entre elles ont été exilée en Turquie) mais d’autre, d’accord avec leurs revendications, s’insurgent de leurs méthodes. Leur « sextrémisme » provocateur donne une image erronée du féminisme, appuyant les clichés déjà existant sur le combat des femmes.

Certes on les remarque, mais les entend-t-on réellement ? Plutôt que de s’appuyer sur une tentative de dialogue ou d’action politique, les Femen se perdent dans des actions frôlant à la fois le ridicule et l’intolérance. En sciant des croix, interrompant des messes ou dégradant des monuments elles affichent un côté radical et un irrespect des croyants leur attirant une forte inimitié renforcée par des rumeurs de financements suspicieux. Pour de nombreuses femmes, elles sont loin du vrai féminisme qui n’est pas que provocation. Alors les filles pas d’inquiétude, vous pouvez porter des soutiens-gorge sans participer à l’oppression de la femme !