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Pete Warden est un geek de toujours. Diplômé d’une école d’ingénieur, il a travaillé dans de nombreuses start-ups, a programmé des jeux-vidéo, a rencontré sa première petite amie sur un jeu en ligne, et est aujourd’hui directeur technique de JatPac, une entreprise récemment rachetée par Google. Aujourd’hui, il publie sur son blog un article intitulé « la culture geek doit-elle mourir ? ».
Dans les années 80 et 90, on ne parlait pas encore de culture geek. Les nerds d’alors étaient marginaux, asociaux, et proposaient une culture alternative, rebelle et impertinente. Les années 2000 ont pourtant sacré cette sous-culture autrefois raillée par ses pairs. Les agences web, les Apple Stores et magasins de réparation d’iPhone fleurissent à chaque coin de rue. Aujourd’hui, le geek est sexy, le geek est riche, les plus grandes entreprises de la planètes sont dirigées par des geeks.
Pour quelle raison alors Pete Warden en questionne-t-il la viabilité ? Parce que la culture geek s’est forgée dans cette opposition constante à la culture dominante : « Nous nous comportons toujours comme les rebelles de l’Alliance, alors que nous sommes devenus l’Empire » ; il ajoute : « notre habitude de ne pas écouter les autres s’est profondément ancrée en nous ».
Pete Warden confie regretter l’aspect très largement misogyne de la culture geek et fait notamment référence au Gammergate, un mouvement de lutte contre les développeuses de jeux vidéos datant du milieu de l’été 2014. Aujourd’hui, la culture geek est dominée par la finance, les nerds les plus célèbres sont diplômés des MBA les plus couteux des Etats-Unis. L’ingénieur souligne notamment le manque de diversité ethnique et sociale d’un mouvement qui devrait transcender ces conditions. Aussi recommande-t-il tout simplement d’abandonner cette culture qui a pourtant été d’une importance majeure dans sa construction d’adulte.